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Fresque immense pour la Chapelle des Carmes

Résidente de la Principauté, Janine Ricketts a passé six mois pour réaliser l’œuvre de 5m sur 2,70m.

Décoration et illustration peuvent coexister dans une fresque sacrée. Encore faut-il que le sujet en lui-même décrive la réalité extérieure ou provienne de notre monde intérieur. Mais Janine Ricketts, avec son sens de l’espace, offre une « respiration » plus libre de l’œuvre en communion avec l’univers spirituel, allant même jusqu’à provoquer l’émotion religieuse.

Les « images » d’inspiration classique ou biblique, lorsqu’elles représentent le corps humain, Janine Ricketts sait les rendre plus vivantes que la vie même. Comment ? Par cette sensibilité dans la représentation des visages, par le jeu des nerfs et des articulations, par ces « valeurs tactiles » faites de mouvements et de formes jusqu’à provoquer des idées de sensations.

Dans le nouvel édifice, dédié à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les pères Carmes lui avaient demandé de réinterpréter sous l’aspect d’une fresque la mosaïque de la coupole du sanctuaire de Lisieux… en sens inverse. Pourquoi ? « La Vierge connue comme ’’Marie porte du Ciel’’ », commente Janine Ricketts, « donc la première à nous accueillir, est entre le Christ et la porte en verre, donnant sur la rue. Sainte Thérèse, en revanche, patronne de ce lieu de culte, est à gauche pour accueillir les fidèles dès l’entrée de la chapelle. »

Accentuer la puissance divine

Ce n’est pas la moindre des difficultés. L’emplacement et la taille de la fresque par rapport au recul, insuffisant, empêchaient d’avoir une vue globale. Au lieu de s’en plaindre, la jeune femme a joué avec les fluctuations possibles pour accentuer la puissance divine. Dieu a tant de facettes…

Nous avons besoin de toute une vie sur terre et au-delà pour nous rapprocher de lui éternellement. Alors, seuls les visages et les mains baignent dans le réel, dans un style de peinture plus abstrait et simplifié. Je voulais que par rapport au reste l’œil s’aperçoive que les personnes représentées sont d’un autre monde, et qu’elles demeurent pour nos regards éternellement présents dans ce lieu de passage et d’accueil.

Le manteau du Christ, après avoir été un « casse-tête », est devenu une fusion de symboles… « Sainte Thérèse a dit avant de mourir : ‘‘Je ferais tomber du ciel une pluie de roses’’… Ces roses sont celles que Jésus donne au monde à travers tous ceux qui, comme cette religieuse, propagent l’amour. Thérèse a compris très jeune que sans amour, rien ne valait la peine d’être vécu et a dédié sa vie entière au Christ. J’ai donc représenté son manteau comme un énorme pétale de rose. Puis les mots roi, sang et amour m’ont inévitablement conduite vers des rouges vibrants. J’en suis consciente, ils choqueront certaines personnes. Pourtant le besoin d’un ’’crescendo’’ à cet endroit me paraissait incontournable. »

Mais la noblesse de la pensée et des intentions de Janine Ricketts ainsi que sa découverte de l’art fresquiste sont dignes de respect et de compréhension.

Jean-Marie FIORUCCICorrespondant - Nice-Matin

Signification

Nous voici, les fidèles, remis à notre place de tous petits. Ici, Thérèse, à côté de Jésus, tu es l’amour… Comme Marie. Ici tu es active. À côté du Seigneur, tu conjugues ta vie au futur :

« Je descendrai, j’aiderai les prêtres, j’aiderai les missionnaires, j’aiderai toute l’Église. Je ferai tomber une pluie de roses. »

Notre religion est une religion de personnes et de visages : des personnes et des visages à contempler. C’est pourquoi nous voulons regarder Thérèse de l’Enfant Jésus, Marie et Jésus dans leurs portraits personnifiés ; nous laisser interpeller par eux ; nous laisser entraîner par eux sur le chemin de vie et nous mettre d’emblée au cÅ“ur du mystère et de notre vie chrétienne.

1. Le coeur de Jésus

Les yeux se portent d’abord vers le Christ. Son visage nous remet à la dimension plus profonde et évocatrice du mystère de Dieu : une grande figuration de Dieu-Fils qui occupe le centre de l’ensemble dans une double intuition : son humanité, exprimée par la fragilité de sa chair ; et sa divinité, symbolisée par la tunique royale.

Entouré de Marie et de Thérèse, le Seigneur est représenté comme le Bon Pasteur, qui invite les brebis à s’approcher avec confiance.

Les bras, largement étendus dans un ample geste de générosité créatrice ; et les mains ouvertes, comme un père qui aime, nourrit et protège : une grande évocation du Christ dont le cœur rayonnant accueille chaque fidèle à la porte de la Chapelle. Chacun peut avancer ; il se sait attendu.

Jésus, dont le cœur est rayonnant, s’adresse à chacun avec ces paroles : « Venez à moi ».

2. « VENITE AD ME »

Le Christ est revêtu d’un ample manteau royal que, la Sainte Vierge et Thérèse ouvrent très largement pour appeler les fidèles, symbolisés par des agneaux, à venir s’y abriter en toute confiance.

Ce manteau du Christ est devenu l’objet même d’une fusion de symboles :

L’ensemble forme un pétale.                     

Thérèse, mentionnait avant de mourir : « Je ferais tomber du ciel une pluie de roses »… Ces roses sont celles que Jésus donne au monde à travers elle, et à tous ceux qui comme Thérèse, propagent l’amour. Thérèse a compris très jeune que sans amour, rien ne valait la peine d’être vécu ; ainsi elle dédia sa vie entière au Christ, « Roi de l’Amour ». Un roi qui versa son sang par amour pour chacun de nous. Le manteau du Seigneur est donc représenté comme un énorme pétale de rose. Les mots clefs : roi, roses, gloire, sang, passion, amour, rayons de lumière nous mènent inévitablement vers des couleurs rouges vibrantes, dans un « crescendo » chromatique, symbole de la force miséricordieuse de Dieu qui a jaillit du sang de la croix.

Dieu veut répandre sur tous les hommes son immense Amour, les vivifier, les purifier, les épanouir dans son Amour…

Se convertir est s’ouvrir au don de Dieu pour l’accueillir. Contemplant le cÅ“ur de Jésus nous sommes appelés à accueillir l’Amour : nous laisser aimer. Avant d’aimer, laissons-nous aimer ; et, aimés de Dieu, tournons-nous vers nos frères. Son Amour en nous, nous entraînera vers eux !

Découvrir que je suis aimé ! Découvrir que je n’ai «pas à craindre», que « je suis racheté », « appelé par mon nom », que « je compte aux yeux de Dieu », que « j’ai du prix » et que « le Seigneur  m’aime. »

Découvrir qu’il n’y a pas d’autre Dieu que ce Dieu qui m’aime ; que la vie m’est offerte à tout instant de la journée, jaillissante telle l’eau et le sang !

Devant le CÅ“ur de Jésus, je suis, au fond de moi-même, personnellement concerné et interpellé : « Toi, m’aimes-tu ? »

En notre « Divin Jésus », pour toute éternité Dieu restera humain. Jésus gardera son cÅ“ur humain, entièrement pénétré de sa richesse divine. Quel beau sujet de contemplation. À nos yeux, ce Christ n’est pas principalement le personnage historique d’il y a 2000 ans. Il est actuel ; il t’aime maintenant.

Et dans ce majestueux mouvement de vie intérieure, dans cette consommation de la ferveur on croirait entendre « le Règne est arrivé sur la terre comme au ciel ! »

La Glorification a eu lieu.

3. Marie, la coopératrice de Dieu

Dans le secteur droit se détache la figure de Marie, revêtue d’un habit bleu, symbole de sa pureté.

De la personne et du mystère de Marie, jaillissent lumière et douceur. Tout entière sauvée par son Fils, Marie est pour toute l’Eglise, le modèle dans la foi.

Tout son itinéraire fut un « pèlerinage dans la foi », qui ouvre et trace notre propre chemin.

Au cÅ“ur et au début de sa mission, il y a l’accueil. La Vierge – « Porte du Ciel » – est la première à nous accueillir dans cette Chapelle. C’est elle qui, au nom de l’humanité tout entière, accueillit et reçut celui qui allait porter le salut sur la terre : le Christ. Elle restera attentive et accueillante à chaque parole, à chaque désir de son Fils.

Marie est le type de celle qui est parfaitement pauvre : elle reçoit et elle donne. Marie reçut son Fils, non pour le garder pour elle. Elle sait que le Don de Dieu est pour tous les hommes. Elle l’offrira prophétiquement au Temple, l’introduira dans sa vie publique et consommera son sacrifice au Calvaire. Elle deviendra la collaboratrice, la coopératrice la plus éminente de Jésus ; et le restera jusqu’à la fin des siècles.

Marie, en nous recevant dans cette Chapelle, nous conduit irrésistiblement à l’Eucharistie qui nous propulse dans une vie avec Lui, par Lui et en Lui, toute à l’honneur et la gloire du Père!

Ne trouvant aucun secours sur la terre, la pauvre petite Thérèse s’était tournée vers sa Mère du Ciel…

« Tout à coup la sainte Vierge me parut belle, si belle que je n’avais jamais vu rien de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable ; mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut « la ravissante sérénité de la sainte Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent.. »

« Ô Vierge Immaculée !
C’est toi ma Douce Étoile
qui me donnes Jésus
et qui m’unis à Lui.
Ô Mère !

Laisse-moi reposer
sous ton voile
rien que pour aujourd’hui ».

4. Thérèse, l'aimée de Dieu

L’image de Thérèse respire la confiance et l’amour en Jésus-Christ, qui évoque la sobriété thérésienne.

Cette confiance s’alimentait dans la méditation du psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait manquer où Il me conduit. »

Ton regard. Ce petit visage ; le visage d’une sainte. Comme il est net, proche, familier. Devant ce regard je sens monter la certitude que tout est possible pourvu qu’on le veuille vraiment ; il y a tant de choses à découvrir…; la vie s’écoule comme un torrent ; il suffit d’avoir l’audace pour s’y jeter. Dans le fond de tes yeux clairs il y a de la vie à voir. Ton monde, notre monde est au feu et à sang.

Tout est regard. Élan de regard et de lumière. Ton corps est un mystère. Intériorité élevée.

Voilà l’attrait ; voilà l’énigme.

« Aimer et vous faire aimer, Seigneur », semble nous glisser à l’oreille Thérèse dans la  délicatesse des couleurs de son regard.

Sainte Thérèse nous interpelle : « Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot : qu’il est éternel. Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée :

Ô Jésus, mon amour ! Ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation c’est l’amour…. Dans le cÅ“ur de l’Église, je serai l’amour ».

Elle veut donner sa « petite voie » de sainteté faite de confiance et d’amour : « On obtient du Bon Dieu tout autant qu’on espère ».

Thérèse a commencé sa vie carmélitaine, surtout en voulant prouver son amour à Dieu. Elle mit toute son attention et sa volonté à ne perdre aucune occasion pour montrer à Dieu qu’elle l’aimait.

Elle tâchait de faire toutes les choses de sa vie, des choses fatalement bien ordinaires, avec un amour extraordinaire. Non pas la grandeur de l’Å“uvre en elle-même, mais l’amour avec lequel on agit est la véritable mesure.

Thérèse, comme un petit enfant envers son père, s’est abandonnée entre les mains de Dieu. « Si quelqu’un est tout petit qu’il vienne a moi. » Quiconque accepte cette loi de « l’enfance spirituelle », est accueilli par Dieu avec les sentiments d’un Père infiniment généreux et bon.

Thérèse a mis l’accent sur le cÅ“ur paternel de Dieu dont l’amour miséricordieux est offert en Jésus, envoyé vers les pauvres, les faibles, les pécheurs.

Thérèse est fascinée par Jésus, « si beau, si ravissant ».  « Fils de Dieu », il est « Divin ». Expression parfaite du Père, aux yeux de Thérèse le visage de Jésus présente bien des traits paternels, et c’est avec le cÅ“ur d’une épouse et d’un enfant qu’elle s’approche de lui.

C’est par cette « petite voie » que Thérèse s’ouvre à l’Å“uvre de Dieu en elle.

Thérèse, en te regardant j’ai la certitude d’avoir été vivant, ne serait-ce qu’un instant.

Mon amour, ma bonté, ma souffrance et ma joie circulent devant toi.

On a voulu poser pour les générations futures, dans cette Chapelle de Sainte Thérèse de Monaco, un véritable mémorial qui rappellera qu’il s’est passé à Lisieux un événement considérable, quelque chose de grand, de très grand : une aventure spirituelle hors du commun, aux conséquences incalculables pour l’Église et le monde.

En effet, à Lisieux, Dieu a été aimé, passionnément aimé, par une jeune fille nommée Thérèse qui n’avait d’autre ambition que de « L’aimer plus qu’Il n’avait jamais été aimé » et de « Le faire aimer par une multitude d’âmes ».

Parce que son aventure spirituelle ressemble à « une course de géant » il fallait que ce mémorial de la Chapelle Sainte Thérèse de Monaco ait quelque chose de particulier.

Ces deux céramiques de la façade de la Chapelle de Sainte Thérèse de Monaco, ainsi que la fresque dans l’entrée sont un mémorial à la mesure de cet amour de Dieu pour Thérèse et de l’amour de Thérèse pour Dieu, immensément significatif dans l’ordre de la grâce et de l’art. Il fallait que ceux qui pénètreront dans cette chapelle puissent découvrir cette histoire d’amour, telle qu’elle est contée dans les céramiques, la fresque et les vitraux.

Ces représentations extérieures évocatrices de roses, et l’iconographie déployée sur le mur d’entrée et à l’intérieur de la Chapelle, donneront aux fidèles et visiteurs un pressentiment de la proximité du Ciel. L’univers spirituel de Thérèse, rendu en quelque sorte visible, devient ainsi plus familier.

En admirant ces Å“uvres d’art, tout redit au cÅ“ur de l’homme qui regarde, qui écoute, qui réfléchit et qui prie, qu’il n’existe qu’une aventure digne d’être courue sur cette terre : l’aventure de la Sainteté, et qu’il n’est pour chacun d’autre salut que de placer son espérance dans « l’Amour Miséricordieux du Bon Dieu », à l’exemple de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Docteur de l’Église.

1
Le Coeur de Jésus
2
« VENITE AD ME »
3
Marie, la coopératrice de Dieu
4
Thérèse, l’aimée de Dieu
artiste - peintre

Janine RICKETTS

Artiste peintre née à Paris en 1973 d’un père écossais et d’une mère allemande d’où vient le don de l’art depuis quatre générations.

Arrivée à Monaco en 1976, étant l’aînée d’un frère et d’une soeur, elle connut une enfance heureuse et internationale.

Dix ans plus tard, elle partit vivre dans un collège en Allemagne, qui fut hors du commun car durant huit ans, en dehors des matières classiques, le théâtre, la musique, l’art, et la haute couture, firent partie de sa vie quotidienne…

Malgré ses nombreux rejets vis-à-vis de sa vocation dans l’art, de peur de se marginaliser, un jour, la découverte de la peinture des icônes byzantines grecques lui ont irrésistiblement réouvert l’esprit à l’art… En 1995 elle vécut un an sur l’île de Rhodes (GR), et fut bientôt saisie d’enthousiasme pour l’art mural. Dans sa première période autodidacte elle passa une période intense en compagnie de certains architectes et artistes, dont l’architecte et peintre australien Kent Willowby….

Début 1996, des tensions politiques entre la Turquie et la Grèce l’amenèrent à quitter cet endroit mythique. Elle alla rejoindre en Bretagne le fameux Institut de Yannick Guégan, « Meilleur Ouvrier de France en arts déco et trompe l’oeil » d’où elle revint diplômée, mais surtout très enrichie en techniques nouvelles d’encre acrylique et huile…

Peu après ses études, le mot « trompe l’oeil » l’irritait à tel point d’être devenu synonyme de « kitsch », qu’en l’expression « Wall Fashion » qu’elle lança un jour, elle espérait pouvoir être sur sa propre piste. Son style encore frais mais déjà bien ancré, prend de plus en plus une tournure contemporaine, et plutôt symbolique/ mystique :

…"Je recherche l'âme en toute chose…la p'tite lumière dans le noir. J'essaie de traduire le côté impalpable, éternel, en me servant de visions intérieures, qui grâce au pouvoir des couleurs contrastées ou encroisées d'ombres et lumières colorées me donne une nouvelle matière de profondeur dans laquelle j'essaie d'exprimer une autre sphère de la vie quotidienne."

Depuis elle peint principalement sur commande dans des lieux privés sur la Côte d’Azur, mais aussi quelque peu sur Paris, Londres et Milan.-

Se considérant toujours débutante, à la recherche de plus…elle revit en l’an 2000 une philosophie similaire à celle qu’elle avait connu en Bretagne, en rencontrant les fameux Ernst FUCHS et Gérald de DAREAU, qui rien qu’en leurs présence a pu aiguiser et approfondir ses capacités dans la peinture.-

Dans sa dernière Å“uvre officielle, achevée en février 2001 dans une église de 1646 de la région de Séranon, elle a peint dans l’abside, le sujet du « Royaume Céleste…Royaume Terrestre ».

Elle a voulu exprimer « que tout comme notre âme fait partie de notre corps, le Royaume céleste est l’âme de cette Terre ».

Cette fois-ci dans la toute nouvelle Chapelle dédiée à Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, les pères Carmes de Monaco lui ont demandé de réinterpréter en peinture, le sujet d’une mosaïque déjà existante dans  la coupole du sanctuaire de Lisieux, voir image ci-dessous.-

Vous remarquerez peut-être que pour cette Chapelle, le thème a été réinterprété en sens inverse pour ce nouveau lieu. En étant en face du mur de l’Å“uvre en question, La Vierge étant connue comme « Marie porte du Ciel », (donc la première à nous accueillir), a logiquement été transférée entre le Christ et la porte en verre, donnant sur la rue.

Ste Thérèse en revanche, étant la patronne de ce lieu, qui fut déplacée sur la gauche du Christ, nous accueille ainsi à l’entrée même de la chapelle.

Cette représentation est d’origine tellement claire qu’elle nécessite d’aucun commentaire. Les Pères Carmes ont bien choisi leurs idées, en voulant que Jésus représenté comme notre Berger, nous accueille avec les paroles : « VENITE AD ME »…

Un autre aspect critique au début des travaux, était l’emplacement et la taille de la fresque, qui paraissait gigantesque par rapport au recul minime, et insuffisant pour avoir une vue globale, dont l’opinion majeure se souciait.-

« J’ai justement joué avec ce « gigantisme » pour accentuer la grandeur et la puissance inexplicable de Dieu qui nous dépasse, et qui justifie que l’on ne peut découvrir Dieu d’un seul coup d’Å“il. Dieu a tant de facettes, et nous avons besoin du temps de toute une vie sur terre et au-delà de cette terre pour nous rapprocher de lui éternellement.-« 

Concernant le style de la fresque… « Je voulais que seuls les visages et les mains soient dans le réel, et qu’ils « baignent » dans un style de peinture vraiment plus abstrait et simplifié. Je voulais que ce côté simplifié du reste de l’Å“uvre permette à l’Å“il de s’apercevoir que les personnes représentées sont d’un autre monde, mais se manifestent à nos yeux comme éternellement présentes dans ce lieu de passage / d’accueil. -« 

« Le manteau du Christ m’a beaucoup occupé l’esprit. Il est devenu l’objet même d’une fusion de symboles.

Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, mentionnait avant de mourir : « Je ferais tomber du ciel une pluie de roses »… Pour moi ces roses sont celles que Jésus donne au monde à travers elle, et à tout ceux qui comme elle, propagent l’amour. Ste Thérèse compris très jeune que sans amour, rien ne valait la peine d’être vécu et dédia sa vie entière au Christ, « Roi de l’Amour ». Un roi qui versa son sang par amour pour chacun de nous. J’ai donc représenté son manteau comme une énorme pétale de rose, puis les mots clefs: roi, roses, sang et amour,  m’ont donc inévitablement menés vers des rouges vibrants, qui j’en suis consciente, choquent certains d’entre vous. Pourtant le besoin d’un « crescendo » à cet endroit me paraissait incontournable. »

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